Ces deux nouvelles mettent en scène des femmes qui se débattent dans un quotidien misérable, imbibé d’alcool, auprès d’hommes brutaux ou infidèles. Elles perdent leur féminité, sombrent dans la déchéance mais gardent un point lumineux dans leur vie : leurs enfants. La première nouvelle se passe aux Pays-Bas où Youssif et Véra ont immigré avec leur petite Sonia, mariée à présent. Youssif, coureur de jupons, s’amuse souvent à mimer la mort subite pour inquiéter Véra. Cette fois-là, c’est peut-être vrai ? Et Véra, percluse de douleurs, si belle jadis, de repenser à sa vie. Dans Les Moineaux, Tossa a eu un mari, des enfants, des rêves. Flouée, volée, tabassée, elle est au turbin sur le trottoir de Moscou. De mecs en mac, de bière en vodka, elle roule dans la fange. Ses filles lui ont été retirées, leur téléphoner est son idée fixe.
Pleine d’humour, la première nouvelle a le désespoir railleur. La seconde abandonne toute tentative de faire sourire, aborde le noir le plus profond. Comme il est triste le destin de ces femmes, décrit avec talent par Marina Vichnivetskaïa !