Un hôtel de luxe, au pied des Alpes suisses, où tout est prévu pour favoriser le calme et la volupté. Un compositeur et chef d’orchestre anglais, retraité, écoute chanter les oiseaux, console sa fille délaissée par le fils de son ami de toujours, cinéaste américain qui réalise son « film testament » dans ce cadre enchanteur. Entre deux massages, ils observent les autres clients, jeunes, vieux, pitoyables ou énigmatiques. Une miss Univers, un acteur, un ancien joueur de foot obèse, un couple d’Allemands qui ne se parlent pas… le passé et l’avenir font irruption dans cette parenthèse.
En une juxtaposition de saynètes « papier glacé », Paolo Sorrentino (Ils ont tous raison, NB octobre 2011), célèbre cinéaste et écrivain italien, admirateur de Fellini, livre un script succinct où manque le charme de son film éponyme. Cette mise en scène d’un microcosme de privilégiés oisifs, symboles d’une société finissante, s’attarde avec nostalgie sur le temps qui passe, opposant jeunesse et vieillesse, beauté et laideur, passé, présent et futur. Avec un beau style dépouillé et une logique ostentatoire, des bizarreries surréalistes, l’auteur observe ses héros, les pièces du puzzle se rassemblant pour une conclusion sentimentale et dramatique. Court, mélancolique, très vite lu. (V.A. et Maje)