Yparkho

JULLIEN Michel

Ilias habite avec Maria, sa mère, dans une masure isolée en Crète. Tous deux sont sourds. Maria passe ses journées recluse dans son monde. Ilias vit de pêche et de petits travaux de mécanique. Frustré par son infirmité, il cherche des moyens pour la dépasser. Inlassablement il fait tourner à plein volume sur un vieux tourne-disque la même chanson populaire intitulée Yparkho, c’est à dire : « j’existe ». Un jour, au bord d’un gouffre creusé dans la falaise, le souffle des vagues qui s’y précipitent provoque une expérience auditive qu’il cherche à apprivoiser. Mené de bout en bout du point de vue d’un sourd-muet analphabète, au rythme d’une vie de misère et de solitude, ce récit minutieux jusqu’à l’obsession se fraye un chemin laborieux dans un monde inhabituel de sensations visuelles et tactiles. Modelé à partir d’une accumulation de formules et de mots réalistes ou précieux, de phrases au rythme déroutant, il correspond sans doute à une recherche de style sincère. La tentative reste cependant appliquée, inaboutie, et le plus souvent à la limite de l’intelligibilité.