Les Notes se mettent à la page… numérique !
En début d’année 2020, l’accès aux Notes Bibliographiques se fera uniquement, et pour un coût minime, sur un nouveau site internet. Quelles sont les raisons de cette décision ? Qu’est-ce que cela va changer pour les abonnés ? Stéphanie Langhade, rédactrice en chef de la revue, a répondu aux questions que pose cette petite révolution.
NB : Avant d’expliquer pourquoi ce numéro de janvier-février 2020 est le dernier en version papier, pourriez-vous nous faire un bref historique des Notes ?
Les Notes bibliographiques, revue de l’Union nationale culture et bibliothèques pour tous (UNCBPT), existent depuis les années 40. D’abord sous forme de fiches critiques destinées aux bibliothèques du réseau CBPT. Au fil du temps, la revue s’est étoffée avec quelques articles de fond, le livre du mois… pour arriver en 2009 à une version comportant une partie magazine et une partie analyses. La dernière version, celle que vous avez entre les mains, a été créée en 2015 et est parue depuis à raison de 10 numéros par an, dont deux numéros doubles, juillet-août et janvier-février.
NB : Quelles sont les raisons de passer au tout numérique ?
Depuis 2008, les Notes ont leur site internet, L’hebdo des Notes, nourri chaque semaine de près de soixante-dix analyses, tous secteurs confondus (adultes, jeunesse, BD, hors champ) et qui reprend toutes les analyses parues depuis 2004. Ce site est riche d’une base de données de plus de quarante-deux mille analyses, mais ne répond plus aux critères du numérique d’aujourd’hui, à savoir la nécessité d’être lisible sur tous supports, d’être « responsive design » pour parler le langage actuel. La décision d’arrêter la version papier et de passer au tout numérique est l’aboutissement d’un double constat. Premièrement, le papier coûte cher et une revue mensuelle ne peut pas parfaitement coller à l’actualité. Deuxièmement, notre site avait grand besoin de faire peau neuve afin d’y intégrer la partie magazine sous forme d’articles écrits, au jour le jour si besoin est. Cette petite révolution est nécessaire pour offrir à nos abonnés une information de qualité, de façon plus dynamique qu’auparavant.
NB : Cela aura-t-il une influence sur le coût de l’abonnement ?
Bien sûr ! L’abonnement à la revue et au site coûtait cent-soixante-quinze euros par an pour un particulier, un peu moins pour les bibliothèques du réseau. Aujourd’hui, un seul tarif pour tout le monde : cinquante euros par abonnement, soit un peu moins de cinq euros par mois, le prix d’une revue hebdomadaire ! Et ce tarif donne accès à la totalité du site, analyses, articles de fond, interviews… ainsi qu’à une newsletter hebdomadaire qui reprendra les coups de cœur de la rédaction. Comme vous le savez, les comités de rédaction se réunissent tous les jeudis pour les adultes, trois vendredis sur quatre pour la jeunesse et deux fois par mois pour la BD et pour hors champ. Cette newsletter, à laquelle on pourra s’abonner gratuitement, sera à priori accessible tous les lundis.
NB : Quel sera le plus de ce site payant par rapport aux nombreux blogs littéraires qui existent ?
Notre site n’est pas un blog. Nous avons d’excellentes relations avec les maisons d’édition, mais ne sommes affiliés à aucune d’entre elles. Nous les sollicitons en service de presse après avoir choisi les ouvrages qui nous semblent intéressants sur leurs programmes et elles nous envoient leurs livres, souvent sur épreuves, ce qui nous permet d’être plus réactifs. Nos comités de rédaction sont composés uniquement de bénévoles indépendants.
Indépendants, c’est à dire ?
Cela veut dire que nos lecteurs, entièrement bénévoles, travaillent sans aucune rémunération, ce qui garantit leur entière liberté de jugement. De plus, chaque livre analysé fait l’objet de deux lectures, à quelques rares exceptions près et parfois même d’une troisième si les deux premiers lecteurs n’ont pas réussi à se mettre d’accord. Cette façon de travailler garantit à nos abonnés un regard le plus objectif possible sur les ouvrages analysés. Les blogs ne fonctionnent pas de la même façon. Ils ne reflètent bien souvent que l’opinion d’une seule personne au risque d’une subjectivité facile.
NB : Comment cela va-t-il se passer pour les abonnés ?
Le plus simplement possible : il n’y aura pas de rupture pour les abonnés actuels qui continueront à avoir accès au nouveau site et pourront ensuite, s’ils le souhaitent, renouveler leur abonnement au prix de cinquante euros. Les nouveaux abonnés pourront directement s’inscrire sur le site et payer par carte bancaire. Je précise que ce nouveau site, les-notes.fr, reprendra la totalité des analyses existantes sur le site hebdodesnotes.com.
Une richesse incontestable !
NB : Diriez-vous que c’est une bonne chose ?
Je pense que c’était une évolution nécessaire, et même inévitable. Il faut savoir vivre avec son temps. Vous savez, de nos jours, les habitudes des internautes sont tout autres que celles qu’ils avaient il y a quinze ans. Les jeunes générations sont plus exigeantes, elles sont demandeuses de technologie de pointe, nos enfants consultent leurs mails et Internet le plus souvent sur leurs téléphones. Nous vivons dans l’ère de l’immédiateté, l’information doit arriver en temps réel et facilement. Nos habitudes doivent changer aussi, il faut nous mettre à la page. Et cela signifie se mettre à la page numérique ! Cela signifiera aussi pour les membres du comité de lecture de changer leurs méthodes de travail pour gagner en rapidité et en efficacité. Je sais malgré tout que certains regretteront notre belle revue papier… mais regrette-t-on aujourd’hui les lampes à pétrole et les voitures à cheval ?
Propos recueillis par Marie-Noëlle du Payrat